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Les Comoriennes d'Aubervilliers en mouvement...

L’Association Culturelle pour la Solidarité- Franco-comorienne à Aubervilliers (ACSFA) soutenue par la Plate-Forme des Associations Comoriennes du 93(PFAC-93), a fêté le 7 Mars 2015, la journée mondiale de la femme, plus particulièrement la femme comorienne.

Par rappel, l’ACSFA est une association embryonnaire, créée en février 2015 et affiliée à la PFAC-93.  Cette association a pour buts de  promouvoir les cultures, le développement des actions de solidarité entre la France et les Comores, et de collaborer avec les autres associations de développement socio-économique et culturel.

Cette journée mémorable a été honorée par de nombreuses personnalités de la Ville d’Aubervilliers, des partenaires, des artistes, des élus municipaux et d’autres invités.

C’était une  journée  bien évidemment de rencontres, de présentations, d’expositions, d’échanges, de reportages, de témoignages, de chants et de danses traditionnelles...

 

Au menu du jour, la cérémonie a été ouverte par une  table ronde  animée par  les femmes entrepreneuses comoriennes dans les initiatives économiques. Elle a été suivie par non seulement  une exposition des photos des femmes comoriennes dans leur vie quotidienne en lien avec la tradition mais aussi  par une dégustation de la gastronomie comorienne revisitée.

C’était donc  une aubaine pour les femmes de la diaspora  comorienne de marquer leur présence dans le territoire français où elles sont  bien accueillies. Selon une déclaration de l’un des participants que nous avons  rencontré en marge de la cérémonie : «  toute personne vivant en France sait que les jeunes femmes comoriennes sont toujours impliquées dans la vie associative et sont  inlassablement en mouvement  pour faire valoir non seulement leur culture mais aussi aider à l’intégration sociale ».

Dans son discours, Madame la présidente Sitti Abdoulfatahou se félicite  d’abord d’avoir organisé pour  la première fois et avec l’association un grand événement d’une telle envergure couronné de succès. Ensuite, elle exprime sa profonde reconnaissance aux membres de l’association et à toutes les femmes qui se sont impliquées dans la réalisation de cette journée magnifique.

Tout au long de ses propos, Madame la présidente se porte l’avocate des femmes comoriennes (vivant ici ou là-bas) et plaide leur cause : « chez nous aux Comores, ici en France, dit- elle, la femme comorienne se bat tous les jours pour relever d’énormes défis dans une société musulmane et patriarcale ».

« Les contradictions entre notre religion et nos coutumes emprisonnent la femme comorienne […] », poursuit- elle. La présidente martèle que « depuis la présidence d’Ali Soilihi les femmes ont les droits d’exercer tous les métiers, dans la réalité mais il y a eu beaucoup de régression dans la protection des femmes dans notre pays ».  

Audacieuse pour clamer la vérité, Madame la présidente pointe du doigt les conditions néfastes que vivent de jeunes femmes comoriennes dans ce pays d’accueil. Cette fois-ci elle vise les époux comoriens qui malmènent leurs épouses.

En France, je cite : «  beaucoup connaissent le chômage et se trouvent de facto chef de famille à élever seul des enfants. L’éducation des petits comoriens est en nette régression. L’échec scolaire reste une réalité dans la communauté. Il y a plus d’association coutumière que d’association d’aide au devoir pour les plus jeunes. Comment faire pour garantir à nos enfants la réussite scolaire »? 

Avant de finir son fameux discours, Madame la présidente nous a apporté quelques éléments de réponses à ces énigmes cités ci-dessus en insistant que « Seule l’éducation permet aux jeunes de réussir dans la vie. C’est pourquoi nous voulons défendre nos valeurs, nous faire respecter et inciter nos enfants et surtout les filles à ne pas négliger l’école ».

Dans son intervention de présentation de la journée de la femme comorienne, Djamila Bourhane, a montré à son tour les défis et les enjeux des femmes comoriennes ici et dans le pays d’origine, et a abordé ces thématiques  notables à savoir la scolarisation des jeunes filles et les actes de violences faites aux femmes partout dans le monde. Elle a eu raison de citer bien évidemment le parcours et le combat de de la jeune Malala, icône des droits à l’éducation des jeunes filles.

Après un débat d’une quinzaine de minutes sur l’idée de mettre fin aux désastres que rencontrent les jeunes femmes comoriennes d’ici comme de là-bas, les organisatrices comme les participants espèrent pouvoir  "mobiliser les femmes comoriennes en France pour s’impliquer et s’investir dans la vie sociale, pour promouvoir et valoriser la culture comorienne, et  aider à l’émancipation de la femme qui est restée aux Comores même si cette mobilisation demeure plus ou moins « complexe » envers les parents"

Au terme de cette cérémonie grandiose, la chanteuse Nawal a donné un souffle des Comores pour un voyage musical, suivi d’une projection film présentée et réalisée par la cinéaste Hachimiya Ahamada.

Comme à l’accoutumée, la cérémonie s’est clôturée par un ‘’Mshindo wa Sambé’’ dont les participants ont pris part et danser jusqu’à la tombée de la nuit.

                                                                                                                                                   Said Mohamed Abdoul-wafa

                                                                                                                                                                Stagiaire